L’art de choisir dans un contexte multi-décisionnaires d’associés, par Thibault Lucas, responsable de clientèle Arts Affaires
Un cabinet de conseil, c’est d’abord un lieu de travail co-dirigé par des personnalités fortes et entreprenantes. Chacun a sa vision ou son expérience du sujet artistique.
Alors comment choisir des œuvres d’art qui plaisent au plus grand nombre, sans faire de ce moment une opportunité d’affirmer son pouvoir, ni même une conclusion tellement nivelée par la bas qu’elle n’a plus de sens au regard de l’entreprise ?
En tant que prestataire extérieur neutre et indépendant, l’agence Arts Affaires est, en ce sens, une première réponse intéressante. Cela implique toutefois :
– la confiance et l’adhésion à cette modalité de travail de la part de la communauté des associés,
– une liberté totale de choix artistique laissée à l’agence,
– enfin, une expertise forte.
In fine, cela repose beaucoup sur le commissariat d’exposition. Ce dernier se décline par la bonne compréhension de l’univers du client (métier, actualité, valeurs, etc.), puis par un choix précis, exigeant, ouvert, proposant des contenus explicites et lisibles pour l’entreprise.
Un directeur de la communication est souvent un avantage. Il prépare le terrain, facilite la réflexion, valide les grands axes avant la décision finale. Quand il n’y a personne à ce poste, alors il est judicieux de réunir quelques associés porteurs du projet.
Après, il faut se jeter à l’eau, et faire confiance. Le champ des possibles en matière d’art contemporain est infini. Chaque proposition est toujours, voire facilement, contestable. Nous devons argumenter notre proposition, voire en démontrer les avantages en terme de communication interne et externe (vernissage, rencontre, conférence, carte de vœux et autres supports , etc…).
Personnellement, le plus dur pour moi est de me retrouver face à des personnes qui pensent avoir le goût absolu, alors que justement l’art est un espace d’échange, de doute, de discussion, de point de vue et finalement d’apprentissage.
Cela m’est arrivé aussi – et c’est formidable – de retenir un artiste de qualité présenté par un associé. Et pourquoi pas ! Je reste toutefois vigilant à ne pas faire les frais, derrière, des rapports de force internes (parce que c’est lui qui l’a proposé, la proposition est rejetable).
Aujourd’hui dans un monde ouvert, où le temps, les modes et la technologie tournent très vite, il me semble aussi qu’on pourrait, en interne, confier une carte blanche à un groupe de jeunes collaborateurs. Expériences à suivre, c’est certain !
Œuvres issues de la collection Arts Affaires – Sur une thématique « Urbain » – Disponibles à la location